La formation dans l’Église

Introduction

Le sens de l’Église comme corps nous appelle à accomplir notre mission en collaboration. Les signes des temps nous sollicitent à former davantage nos collaborateurs. Cette formation les aidera à connaî­tre notre identité. Ainsi ils partageront facilement avec nous «un même esprit, un même système de va­leurs et une même manière de procéder typiquement ignatiens». Les 34° et 35° CG nous encoura­gent à entrer dans cet esprit de collaboration, motivé par le dialogue, la justice, la paix et l’amour. Les prêtres, les personnes consacrées, ainsi que les laïcs sont nos proches collaborateurs dans le témoi­gnage de l’Évangile et le service du Royaume. La meilleure formation de ces collaborateurs enri­chit nos apostolats comme leur présence multiplie les agents pastoraux.

Le champ apostolique «Formation dans l’Église » consiste, pour la Province de Madagascar, à former des collaborateurs pour la vigne du Seigneur. Cette formation vise l’approfondissement de la foi incultu­rée dans la vie quotidienne. Elle invite les fidèles à avoir la capacité de relier la foi et la vie ordi­naire. Elle veut leur offrir aussi les atouts nécessaires pour devenir des chrétiens engagés et ci­toyens consciencieux. La 34° CG nous rappelle dans son décret sur la collaboration avec les laïcs: «La Compagnie de Jésus reconnaît comme une grâce pour notre temps et une espérance pour l’avenir que le laïcat prenne une part active, consciente et responsable dans la mission de l’Église en ce grand mo­ment de l’histoire». Dans son Exhortation Apostolique Post-Synode, Christifideles Laici le Pape Jean Paul II décrit: «La formation n’est pas le privilège de certains, mais un droit et un devoir pour tous». Voilà pourquoi, consciente de la réalité de l’Église, la Province fait une option fondamentale de prendre au sérieux la formation des collaborateurs. La formation doit avoir un caractère spirituel et doctrinal.

Situation actuelle

Dans l’histoire de l’Église à Madagascar, la Compagnie a beaucoup contribué à la formation des prê­tres et des personnes consacrées. Elle continue à s’engager dans ce domaine par sa présence dans des sémi­naires de différents diocèses (Toliara, Fianarantsoa, Antananarivo), ainsi que dans des centres de formation pour les religieux et religieuses (Centre Lovasoa à Antananarivo) ainsi que dans des centres catéchéti­ques (Farafangana et Antananarivo).

La prise en charge de plusieurs aumôneries nationales et régionales des mouvements ecclésiaux caracté­rise la participation de la Compagnie dans la formation des laïcs pour l’avenir de l’Église à Madagas­car. Elle marque aussi la confiance de celle-ci à la Compagnie. Nous pouvons énumérer comme signes de grâce pour ces mouvements: l’effectif, le dynamisme et la prise de responsabilité des membres; leur présence dans presque tous les diocèses; la qualité de formation et la fidélité à la tradition jésuite et igna­tienne; le sens de collaboration entre eux-mêmes et avec autres, etc.

Quant aux zones d’ombres ou défis à relever, nous pouvons mentionner: l’insuffisance de collabora­teurs et de formateurs; les lacunes de moyens financiers et matériels; le manque de coordination et de com­munication; l’absence de contrats clairs avec le diocèse, la Conférence épiscopale ou la Congréga­tion religieuse, le manque de profondeur spirituelle des membres; l’instabilité de l’œuvre à cause du changement fréquent des personnes en charge; la surcharge des occupations des responsa­bles; le syndrôme de l’esprit de dépendance; l’impact de la pauvreté et de la crise sociopolitique et cultu­relle; l’expérience du contre-témoignage; l’expansion de l’Islam et des nouveaux groupements reli­gieux.

Des faits indéniables méritent également d’être retenus sur l’importance de ce champ apostolique pour la Province:

Nos engagements dans ces différentes aumôneries rendent visibles notre présence dans l’Église et dans la société, même au niveau international.

Ces aumôneries tiennent une grande place pour l’éducation et la formation des chrétiens. Elles devien­nent alors des milieux propices pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens.

Les différents mouvements sont des bénéfiques sources et pépinières de vocations.

Les mouvements sont aussi des «vitrines» pour la spiritualité ignatienne.

Réponses:

  • Déployer des personnes ressources, compétentes, intéressées et motivées pour coordonner ce champ apostolique.
  • Veiller sur le nombre et la stabilité des personnes envoyées.
  • Offrir et partager la spiritualité ignatienne aux collaborateurs par l’établissement du Programme de Spiritualité Ignatienne (PROSPI).
  • Veiller sur l’efficacité de la coordination et de la communication.
  • Élaborer des contrats clairs avec les diocèses respectifs ou la Conférence épiscopale, les Congréga­tions religieuses, pour une meilleure collaboration.
  • Mieux organiser les structures des mouvements ecclésiaux et des associations de nos anciens élèves.

Plan stratégique pour cinq ans (2015-2020)

Vision: Hommes et femmes épris de l’Évangile et au service des autres.

Objectifs Généraux:

  • Faire connaître, aimer et suivre le Christ dans l’Église et dans le monde.
  • Promouvoir une civilisation d’amour, de justice et d’engagement.
  • Favoriser le développement intégral de l’être humain.

Objectifs spécifiques (Missions):

  • Servir et transmettre la foi.
  • Former des agents pastoraux engagés et des témoins vivants de l’Évangile
  • Accompagner les forces vives de l’Église.
  • Promouvoir le dialogue interreligieux et œcuménique.
  • Soutenir l’engagement des chrétiens dans la société.

Résultats attendus:

  • Vie de foi inculturée;
  • Témoins vivants de l’Évangile, capacités renforcées;
  • Agents de transformation sociale multipliés, capacités renforcées;
  • Ouverture, respect mutuel et promotion du fihavanana (esprit de la fraternité malgache);
  • Société plus juste et plus humaine.

Activités à réaliser:

  • Assurer une formation initiale efficace.
  • Promouvoir l’initiation à la foi chrétienne et la formation permanente.
  • Former les formateurs.
  • Mettre en œuvre le PROSPI.
  • Organiser des rencontres des forces vives de l’Église.
  • Créer un cercle de réflexion et d’action œcuménique et interreligieux.
  • Mettre en place d’une commission d’éthique.
  • Rédiger ou réviser ou renforcer les contrats avec les diocèses ou la Conférence épiscopale ou les Congrégations reli­gieuses.